Jean-Pierre Raffarin a joué jusqu'au bout le pompier de service de Philippe Douste-Blazy. Hier, le Premier ministre a terminé d'éteindre l'incendie allumé en plein été par son ministre de la Santé et annoncé l'enterrement de la réforme des pensions de réversion des veufs et veuves. Il y aura passé une bonne partie de la journée : devant le groupe UMP de l'Assemblée le matin, sur TF1 à 13 heures puis encore lors des questions d'actualité à l'Assemblée : sur ce «sujet très important, j'ai écouté les Françaises et les Français».
Emoi. La bévue débute le 23 août, quand le décret réformant les conditions d'attribution de la pension de réversion de la Sécurité sociale est publié au Journal officiel. Le nouveau dispositif fixe, à partir de 2006, un plafond de ressources de 15 000 euros par an, prenant en compte, outre les éventuels salaires du conjoint survivant, ses revenus de l'épargne, du patrimoine et même la pension de réversion de la retraite complémentaire du conjoint décédé. Enfin, la pension est recalculée chaque année, toujours en fonction des ressources. Emoi dans les foyers : 2,3 millions de veufs et veuves la perçoivent.
Aussitôt, le président de la CGC (cadres), Jean-Luc Cazettes, dénonce une «politique anti-classe moyenne» et une mesure qui frapperait en priorité «les femmes de cadre». Toutes les centrales syndicales embrayaient. Pour ajouter à la confusion, le décret étant très compliqué, la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav) suspend un temps le calcul des