Dutreil, démission ! Lancée il y a deux jours par des fonctionnaires et élus de Seine-Saint-Denis, une «pétition citoyenne pour la démission de M. Renaud Dutreil, ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat» est diffusée sur le Net (1). Elle est notamment signée par le député-maire de Saint-Denis, le communiste Patrick Braouezec.
A l'origine de cette exigence, un article de Charlie Hebdo relatant l'intervention de Dutreil le 20 octobre au restaurant Pépita à Paris, où il était l'invité de la fondation Concorde, un cercle ultralibéral proche de l'UMP. S'est-il laissé aller devant un public particulièrement réceptif au discours poujadiste ? Ou les propos qui lui sont prêtés sont-ils, comme il l'assure, «sans fondement, leur énormité et leur absurdité suffisant à les discréditer» ? Selon la journaliste de Charlie Hebdo, qui s'était vu refuser l'accès aux débats, il aurait ironisé sur l'immobilisme des fonctionnaires, expliquant qu'il fallait «un an pour faire passer un fonctionnaire du premier au deuxième étage de la place Beauvau», siège du ministère de l'Intérieur. Il aurait expliqué que l'administration était composée de «1 400 corps, 900 corps vivants et 500 corps morts». Et décrit les retraités de la fonction publique comme «des gens inutiles».
«Je ne sais pas s'il a vraiment tenu ces propos, souligne un syndicaliste, mais ils ne sont pas invraisemblables.» Car Dutreil a bien l'ambition de supprimer les 1 400 corps de la fonction publique d'Etat pour les remp