La guerre est déclarée entre le gouvernement et les syndicats de fonctionnaires. Les sept fédérations (CGT, CFDT, FO, FSU, Unsa, CFTC et CGC) ont boycotté hier la seconde réunion de négociation, après celle du 8 novembre qui avait déjà tourné court. Elles ont annoncé leur décision une heure avant la rencontre.
Les syndicats contestent le mode de calcul retenu par le ministre de la Fonction publique pour mesurer l'évolution du pouvoir d'achat des fonctionnaires. Renaud Dutreil prend en effet en compte la moyenne générale des rémunérations (incluant donc l'ancienneté et les promotions) ; les syndicats, eux, retiennent l'évolution de la valeur du point qui sert de base de calcul aux salaires. Depuis le 1er janvier 2000, estiment-ils, celui-ci aurait perdu 5 % de son pouvoir d'achat.
Mais le désaccord est manifestement plus profond. Le style Dutreil agace (lire ci-contre). Volontiers provocateur, et parfois un rien «gaffeur», il prétend réformer en profondeur la fonction publique et cela ne passe pas.
C'est Bernard Lhubert (CGT) qui s'est fait le porte-parole de l'intersyndicale pour dénoncer «une offensive sans précédent dans son intensité et sa durée, pour isoler les personnels de la fonction publique aux yeux de l'opinion, et pour mieux étouffer nos revendications». «Il s'agit d'un problème de fond», a renchéri Gérard Noguès (FO) tandis que Marie-Claude Kervella (CFDT) exige du ministre «des propositions concrètes». «Depuis des années, les choix sont faits pour sacrifier le pouv