Marseille, correspondance.
Naguère très fabiusienne, la fédération PS des Bouches-du-Rhône l'est de moins en moins. Et beaucoup moins encore depuis que Laurent Fabius a pris fait et cause contre le traité constitutionnel. A l'exception de Michel Vauzelle, président de la région Paca, de la députée de Marseille Sylvie Andrieux et de quelques élus locaux, ses responsables ont adopté une posture légitimiste, pour le oui.
C'est donc contre ses ex-meilleurs soutiens provençaux que Fabius est contraint de ferrailler. Pas un n'a d'ailleurs poussé la camaraderie jusqu'à venir l'écouter hier soir au siège fédéral marseillais, où un peu plus de 200 militants l'attendaient, sagement assis. «Il l'aurait perçu au mieux comme de la défiance, au pire comme du voyeurisme», confie l'un de ces ex-soutiens, convaincu qu'ici le non ne fera guère recette le 1er décembre : «70 à 75 % de nos militants vont voter oui.» Laurent Fabius en a pleinement conscience.
Récemment, s'inquiétant à demi-mots des risques de fraudes dont il redoute d'être victime, il ironisait sur le «modernisme» de cette fédération qui comptait 12 000 cartes avant qu'un coup de balai ne ramène la jauge à un peu plus de 6 000. «Tu seras toujours chez toi ici», l'a rassuré Eugène Caselli, le premier fédéral des Bouches-du-Rhône, avant de marteler que ce débat sur l'Europe devait rester «responsable, loyal et maîtrisé». Fabius a sauté sur l'occasion pour se faire unitaire pour deux : «Vous ne m'entendrez pas prononcer une seule parol