Sarko, épouvantail à fachos ? «Même pas», se récrient les dirigeants du Front national. Officiellement, l'accession de l'élu de Neuilly à la tête de l'UMP et son éventuelle candidature à la présidentielle de 2007 n'effraient pas les responsables du parti d'extrême droite. A commencer par le numéro deux du FN, Bruno Gollnisch. «Si Sarkozy et Chirac s'affrontent en 2007, la division des voix de l'UMP ne peut que profiter au FN. Nous avons tout intérêt à l'émiettement des voix de droite», fanfaronne le délégué général frontiste. Il table même sur «le fiasco de l'organisation de l'islam de France, potentiellement dangereux», pour voir revenir dans le giron de son parti quelques brebis égarées par l'action sécuritaire de Nicolas Sarkozy.
Car le passage place Beauvau du futur patron de l'UMP lui a permis, selon plusieurs enquêtes d'opinion, d'occuper la deuxième place dans le coeur des sympathisants FN. Derrière la figure tutélaire de Le Pen, certes, mais devant sa fille Marine et, bien sûr, Gollnisch. Un sondage Ifop publié fin septembre a même attribué à Sarkozy une cote de 77 % d'opinions positives chez les supporters du FN ! «Il a le discours de Jean-Marie Le Pen d'un côté et, de l'autre, il a pris des décisions qui vont exactement à l'inverse», commente Marine Le Pen. Son père se montre plus charitable.
«Bonne volonté». Jean-Marie Le Pen a beau avoir été laminé par Sarkozy lors d'un duel télévisé, en novembre 2003, dans l'émission Cent minutes pour convaincre, sur France 2, il