Le message présidentiel est venu de Tripoli, où Jacques Chirac achevait hier une visite officielle en Libye. Alors que les deux délégations polynésiennes sont reçues séparément depuis deux jours par la ministre de l'Outre-Mer, Brigitte Girardin, le chef de l'Etat a souhaité qu'un accord «puisse intervenir» pour débloquer la crise politique dans l'archipel. A l'entendre, il importe de «retrouver la paix et le développement dans ce pays qui est l'un des plus prestigieux, avancés et développés du Pacifique sud, et qui mérite autre chose que des querelles de cette nature».
Sur le fond, rien de bien original, si ce n'est que c'était la première fois que le Président s'exprimait sur la Polynésie. Un dossier qu'il connaît sur le bout des doigts en raison de sa proximité avec le sénateur UMP Gaston Flosse, lequel a renversé l'indépendantiste Oscar Temaru début octobre. Depuis un mois et demi, l'Elysée et Matignon observaient un mutisme complet sur cette crise, laissant la seule Brigitte Girardin au front. Hier, Jacques Chirac s'est aussi trahi en faisant état de ses «derniers entretiens [...] avec le président Flosse». Même si ces conversations relèvent du secret de polichinelle, elles traduisent à quel point le Président s'implique dans le casse-tête polynésien.
Les délégations des amis d'Oscar Temaru et de Gaston Flosse doivent se retrouver aujourd'hui au ministère de l'Outre-Mer pour une table ronde en présence de Brigitte Girardin et du conseiller de Jacques Chirac pour l'outre-me