Sale dimanche pour un ex-jeune loup de la Chiraquie. Tandis qu'en grande pompe Nicolas Sarkozy confisquera l'UMP, Pierre Bédier, le maire de Mantes-la-Jolie (Yvelines), va discrètement tenter de reconquérir sa circonscription. Il avait dû la laisser à son suppléant André Samitier en 2002 (décédé en septembre), après sa nomination comme secrétaire d'Etat aux Programmes immobiliers de la justice. Un poste auquel il devait renoncer en janvier, quand le juge Courroye l'a mis en examen pour «corruption passive».
Dix ans après sa fulgurante ascension, dans l'appareil du RPR et dans l'estime de son protecteur et ami Alain Juppé, Bédier repart presque à zéro. S'il n'a pas tout à fait perdu sa faconde rehaussée d'une pointe d'accent gascon, l'ambitieux quadragénaire est sur la défensive. Pour se faire élire dimanche, il se présente sans l'investiture de l'UMP, parti dont il reste pourtant secrétaire départemental. Le jour de son accession à la tête de l'UMP, Sarkozy ne veut pas s'embarrasser d'une éventuelle défaite. Il ne veut surtout pas vivre la mésaventure d'Alain Juppé qui, moins d'un mois après le congrès fondateur de l'UMP se prenait, dans les Yvelines, une claque prémonitoire quand l'UDF Christian Blanc écrasait l'UMP Philippe Brillault, un candidat recommandé par... Bédier. Après cette calamiteuse législative partielle, l'UMP enterrait déjà son rêve de parti unique de la droite.
Pierre Bédier aura tout fait pour qu'on parle le moins possible de ce scrutin. Il a fui les caméras