Hervé Gaymard aura inauguré son ministère de l'Economie avec un lapsus. Hier, sur Europe 1, le tout frais locataire de Bercy a affirmé que la prévision de croissance du gouvernement pour 2005, «2 %», demeure «crédible». Hervé Gaymard s'est vraisemblablement emmêlé dans ses fiches. Car le projet de loi de finances 2005 est assis sur une activité économique en hausse de 2,5 %.
Mais le ministre devait déjà connaître la mauvaise nouvelle venue de l'OCDE (Organisation de coopération pour le développement économique), qui a révisé, hier, ses prévisions mondiales, en intégrant les effets de la hausse continue du pétrole et de la baisse parallèle du dollar. Et annoncé un coup de frein en Europe. Selon elle, la croissance de la zone euro sera de 1,8 % cette année et de 1,9 % l'an prochain. Et pour la France la déception est grande : + 2,1 % en 2004 (contre 2,5 % à 2,7 % espérés) et seulement 2 % en 2005. De son côté, Jean-Claude Trichet, président de la BCE, avouait hier que «la dynamique de la croissance a quelque peu ralenti».
Pour Gaymard, la nouvelle est plus que désagréable. Un demi-point de croissance en moins a des effets palpables sur l'emploi : l'économie ne créerait que 45 000 postes de travail, au lieu des 145 000 escomptés. Sauf à changer de politique, adieu l'ambition de Raffarin de «réduire le chômage de 10 %» en 2005. Du côté des comptes publics, l'effet est aussi sensible. Le déficit public passerait à 3,2 %, au lieu des 2,9 % déjà annoncés par Sarkozy.
Si la prévision d