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Libération

«Espérons que c'est le bon train»

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A Liévin, Paris et Marseille, récits d'une journée de vote.
publié le 2 décembre 2004 à 3h16

A Liévin, à Marseille,

Aux urnes, socialistes ! Dans 3 700 sections à travers le pays, les militants socialistes se sont prononcés hier, entre 18 et 22 heures, pour ou contre le traité constitutionnel européen. Une procédure inédite dans l'histoire du PS qui concernait 120 027 adhérents. L'incertitude pesant sur l'issue de ce scrutin a conduit les deux camps à se montrer vigilants sur la régularité du vote. Avant qu'une nette victoire du oui se dessine. Petit tour de la France socialiste qui vote.

«C'est en votre âme et conscience»

Au siège de la section de Liévin (Pas-de-Calais), les mamies socialistes rigolent en attendant Daniel Percheron, président de la région. Charline, 61 ans, ancienne ouvrière en filature, propose un café : «Attention ! C'est un café de Liévin, fait avec le coeur, avec courage.» Liévin, Pas-de-Calais, 1 200 adhérents. La plus grosse section de la plus grosse fédération de France déroge à la règle en organisant un vote dès 9 heures du matin. Au mur, la photo de Mitterrand. En noir et blanc, des clichés de vieux militants, dont le secrétaire clandestin de la guerre, et le drapeau rouge de la vieille SFIO. Des affiches à la gloire des mineurs, et une «gaillette», un morceau de charbon posé comme un trophée. Il est 13 h 30. Guy, 38 ans, mécanicien à la mairie, vote oui, «parce que le train est en marche, il faut sauter dedans, en espérant que c'est le bon». Suzanne, 71 ans, veuve de mineur : «Ce matin, certains militants nous demandaient quoi voter. On leur