Y a pas photo. Hier, les 120 000 militants socialistes se sont mobilisés massivement (près de 75 % de participation) pour approuver le traité constitutionnel européen. Et la tendance n'a rapidement fait aucun doute. Dès 23 heures, c'est un oui très clair, à plus de 55 % des exprimés, qui se dessinait. Même dans les deux plus importantes fédérations du parti, celles du Pas-de-Calais (11 000 adhérents) et du Nord (7 700 adhérents), où le non était donné favori, le oui l'a emporté à près de 60 %. Il aurait même devancé de peu le non dans les bastions des ténors fabiusiens Claude Bartolone (Seine-Saint-Denis) et Paul Quilès (Tarn). Et il a largement triomphé sans surprise dans ses fiefs annoncés des Bouches-du-Rhône (75 %) et Paris (65,4 %).
Dès 22 h 30, en voiture entre Tulle (Corrèze) et Paris, François Hollande, le premier secrétaire du PS, épluchait ces résultats avec «modestie». Vers 23 heures, Claude Bartolone, principal lieutenant de Laurent Fabius, favorable au non, reconnaissait, lui, que «le oui l'emport[ait] avec un écart significatif». Lot de consolation : dans son fief de la Seine-Maritime, le non de Laurent Fabius tutoyait les 70 %. Vincent Peillon (Nouveau Parti socialiste) a admis, lui aussi, la défaite en faisant porter la responsabilité à la défection des «non de la motion A», à savoir les fabiusiens. Henri Emmanuelli se consolait, lui, en promettant de «s'employer à ce que la France vote non» lorsque Chirac soumettra la Constitution aux Français, en 2005. «C'es