Il y avait le fameux «au revoir» de Giscard en 1981 à la télévision. Voilà l'«adichat» d'Alain Juppé à Bordeaux. Au lendemain de sa condamnation à quatorze mois de prison et un an d'inéligibilité par la cour d'appel de Versailles, l'ancien Premier ministre a conclu une conférence de presse par ce mot de patois landais qui signifie, selon l'AFP, «aussi bien adieu qu'au revoir». Alain Juppé venait d'annoncer qu'il démissionnait de la mairie de Bordeaux, comme sa peine l'y oblige, et comptait «prendre un temps de recul, de réflexion et de travail». C'est Hugues Martin, élu député de son ancienne circonscription mi-novembre, qui devrait lui succéder à la mairie. Pour combien de temps ? Hugues Martin n'a pas exclu hier de lui rendre les clés de l'hôtel et le siège de maire d'ici à un an.
Pour son avenir à court terme, le facétieux Juppé a assuré ne pas avoir l'intention d'enfiler ses bottes d'écuyer : «Je n'ai pas du tout l'intention de remonter sur mon cheval comme si rien ne s'était passé et de repartir à la bataille comme si de rien n'était.» Mais il n'a pu s'empêcher d'user d'une des plus vieilles ficelles de la politique en affirmant : «Si mes amis qui sont aux postes de responsabilité souhaitent que je les aide par ma réflexion et mon travail, je suis prêt à le faire.» Ce «désir de Juppé» que les Français ne manifestent guère dans les sondages, les choristes de la Chiraquie ont déjà commencé à l'entonner (Libération d'hier). Et l'homme blessé se pose avant tout en homme d'Et