Règlements de comptes au gouvernement. Trois jours après le départ de Nicolas Sarkozy et le miniremaniement qui l'a accompagné, Jean-Pierre Raffarin a rappelé ses troupes à l'ordre, hier, lors d'un séminaire gouvernemental. Le Premier ministre n'avait pas réuni ses ministres depuis le 19 mai. Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin s'étaient, ce jour-là, vertement opposés sur les arbitrages budgétaires en cours et leur passe d'armes avait été rapportée dans la presse. Si le locataire de Matignon a renouvelé l'exercice hier, c'est que l'heure est grave. Les modifications ministérielles de lundi ont fait de nombreux mécontents. Philippe Douste-Blazy est furieux de s'être fait souffler Bercy par Hervé Gaymard, et Jean-Louis Borloo n'a pas apprécié qu'on lui enlève le secteur de la solidarité. Il aurait même traité le chef du gouvernement de «trou du cul».
Critiqué depuis longtemps par ses ministres, Raffarin a voulu stopper une nouvelle escalade. Hier, il les a appelés à la «collégialité» et à la «cohésion». Il a également parlé d'«éthique». «Nous avons le devoir moral d'assumer collectivement la ligne politique et les décisions gouvernementales», a-t-il indiqué à tous ceux qui «fragilisent» le gouvernement en délivrant dans la presse des messages ou des petites phrases hostiles à sa personne. «Le débat politique se fait à l'UMP et non à l'intérieur du gouvernement», a-t-il martelé d'un ton «très ferme», selon un des présents. Aux plus récalcitrants, il a clairement indiqué la