Menu
Libération

A Bercy, Gaymard fait de l'anti-Sarkozy.

Article réservé aux abonnés
Le ministre de l'Economie a pris d'emblée ses distances avec le style de son prédécesseur.
publié le 4 décembre 2004 à 3h19

Hervé Gaymard a mis deux jours pour se planter en anti-Sarkozy, sur la forme comme sur le fond. Vendredi matin, il a rendu visite à Jean-Louis Borloo, ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale. Pour montrer, comme l'exige Raffarin (Libération de vendredi), que les deux ministères peuvent travailler ensemble. Leurs titulaires se verront d'ailleurs une fois par mois. «La politique économique, la politique financière et la politique industrielle, dont j'ai la charge, doivent être dédiées à l'emploi», a expliqué Gaymard en partant. Borloo, qui avait convoqué les journalistes sans prévenir son collègue, n'a pas hésité à tirer avantage de sa présence, affirmant que désormais Bercy n'était plus un ministère «dominateur» et qu'il sera «au contraire à l'écoute du gouvernement et du pays».

Un peu plus tard, le ministre des Finances a visité le Genopole d'Evry, et là encore marqué sa différence avec Sarkozy : sa rencontre avec les chercheurs s'est déroulée hors la présence des médias, alors que l'élu de Neuilly ne manquait jamais l'occasion de mettre en scène une confrontation avec les salariés lors des visites d'entreprises.

Quant au premier déplacement à l'étranger de Gaymard comme ministre des Finances, il a été, jeudi, à Berlin, pour son homologue Hans Heichel, que son prédécesseur méprisait quasi ouvertement. Sarkozy militait même pour un renversement de l'axe européen au profit de l'Espagne et du Royaume-Uni, et professait volontiers que, la croissance allemande étant la plus