Une fois de plus, Bertrand Delanoë est très en colère. Pas contre ses adjoints ou les membres de son cabinet, qui font d'habitude les frais de son courroux, mais contre l'Etat qui ne cesse de se désengager des politiques locales. Au congrès de l'Association des maires de France, début novembre, le maire de Paris s'était présenté comme «un élu local comme les autres» pour se faire le porte-parole des villes touchées par le retrait tous azimuts de l'Etat.
Manques. Hier, en présentant le budget qui doit être adopté la semaine prochaine par le conseil de Paris, son adjoint aux finances, Christian Sautter (PS), a chiffré le désengagement de l'Etat à 80 millions d'euros pour 2005. Il a notamment dit sa «forte inquiétude» concernant les retards dans le paiement du RMI que le gouvernement a décentralisé aux départements (la Ville de Paris est aussi un département) depuis le 1er janvier. «L'augmentation du nombre d'allocataires a coûté 30 millions d'euros, et l'Etat ne nous dit pas quand ni comment il va nous rembourser, a déclaré Sautter. L'Etat règle son déficit budgétaire sur le dos des collectivités locales !»
Et s'il n'y avait que le RMI... La municipalité parisienne a listé d'autres manquements des ministères. Qu'il s'agisse de la taxe professionnelle de France Télécom (un manque à gagner de 10 millions d'euros) ou du financement du logement social dans la capitale, l'Etat semble traîner les pieds pour honorer ses engagements financiers. Sautter en veut aussi pour preuve la faibl