François Hollande est né normand. Cela explique peut-être ses hésitations. Dimanche, à l'issue du conseil national du PS, le premier secrétaire jurait qu'il n'y avait plus qu'une seule et même ligne dans le parti. Celle du oui à la Constitution. Simultanément, il estimait pourtant «possible» que des parlementaires socialistes s'abstiennent lors de l'examen du projet de loi de révision constitutionnelle, préalable nécessaire avant le référendum sur le traité. Comme si, à l'issue de la consultation interne, Hollande, invité ce soir de 100 minutes pour convaincre sur France 2, n'assumait pas sa victoire et n'osait faire la démonstration de son autorité.
Surdité. Un aveu de faiblesse qui profite aux tenants du non au PS. Même si Jean-Marc Ayrault a tenté de corriger le tir dès mardi. Pour le patron des députés socialistes, le parti a dit oui, les parlementaires doivent voter oui. «Nous avons fait semblant de ne pas l'entendre», s'amuse Claude Bartolone. Ce fidèle fabiusien assure que «chacun d'entre nous, comme Laurent [Fabius, ndlr], s'abstiendra». Même surdité chez les minoritaires de Nouveau Monde et du Nouveau Parti socialiste. «J'ai annoncé la couleur à François dès le 1er décembre, confie Vincent Peillon (NPS). Nous ne pouvons nous renier alors que la ligne du parti n'est pas en danger. Nos abstentions n'empêcheront pas l'adoption du projet de loi constitutionnelle.»
Ces abstentions n'augurent pourtant pas la création d'une opposition unie. Comme lors de la campagne interne,