Les patrons enterrent la hache de guerre. Hier, le président du Medef, Ernest-Antoine Seillière, a créé la surprise en décernant un satisfecit appuyé au gouvernement. «Il a décidé de s'attaquer à l'exception française des 35 heures», a-t-il commenté lors d'une déclaration solennelle : «C'est à l'évidence la bonne méthode, celle de la refondation sociale.» Le 30 août, le même Seillière désespérait de «ce pauvre monsieur Raffarin». Et, depuis, les relations entre les deux hommes étaient détestables.
Pourquoi ce spectaculaire revirement, alors que n'est pas satisfaite la principale revendication du Medef : supprimer la majoration de 25 % appliquée aux quatre premières heures supplémentaires (entre 35 et 39 heures) ou, au moins, l'aligner sur celle applicable aux entreprises de moins de 20 salariés, fixée à 10 % ? L'organisation patronale a certes obtenu le relèvement du plafond de 180 à 220 heures supplémentaires par an, ce qui autorise un horaire effectif de près de 40 heures par semaine. Le dispositif d'«accord pour le temps choisi» lui permet même d'aller bien au-delà, pour peu qu'il y ait «double accord, de l'entreprise et du salarié». Quant aux assouplissements du compte épargne temps (suppression du plafond de 22 jours par an et possibilité de monétarisation), ils ouvrent une brèche dans les 35 heures.
La vraie victoire du Medef est dans la généralisation de l'accord d'entreprise, alors que les assouplissements introduits par la loi Fillon de janvier 2003 étaient soumis à u