Un non et un oui. Les altermondialistes d'Attac, réunis ce week-end pour leur assemblée générale à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), ont largement dit non (84 %) à la Constitution européenne. Plus surprenant, ils souhaitent que leur mouvement donne une indication de vote en ce sens à 72 %.
Cette opposition au traité européen ne constitue pas vraiment une surprise (Libération des 11 et 12 décembre). En revanche, voir l'association s'engager sur le devant de la scène pour défendre sa position rompt avec sa ligne de conduite habituelle. «Pour une fois, (...) en dehors des idées que nous avons portées, nous nous engageons dans le débat», se réjouit un des dirigeants de l'organisation.
A l'exception de la présidentielle de 2002, Attac s'était, jusqu'à présent, toujours refusée à participer dans les joutes électorales. Ce résultat, selon son président Jacques Nikonoff, doit être nuancé : «Attac dit non à la Constitution. Nous allons donc donner une indication de vote précise. Nous allons prendre position. Mais nous n'envisageons pas de nous atteler à une campagne pour le moment en faveur du non.» Une «indication, mais pas une consigne», insiste Jacques Nikonoff.
Mais, derrière lui, d'autres dirigeants de l'association se félicitent d'un excellent résultat justifiant l'entrée d'Attac dans la campagne, avec «la volonté affirmée de faire échec à ce projet de Constitution». Dimanche soir, la direction du mouvement se demandait toujours si elle devait rejoindre les partisans d'un «non de g