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Libération

Constitution: Bayrou prend le parti de réunir les oui.

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publié le 13 décembre 2004 à 3h27

Même s'il jure que les ambitions personnelles n'ont pas leur place dans le débat européen, François Bayrou pourrait s'imposer en leader du oui dans la campagne référendaire qui s'annonce. D'abord parce que l'UDF, au nom de sa tradition fédéraliste, est le seul parti parfaitement homogène sur la question européenne ­ à la différence du PS et de l'UMP, qui comptent en leur sein une forte minorité opposée au texte élaboré par Valéry Giscard d'Estaing. Mais aussi parce que le camp du oui va réunir dans un même élan des hommes et des femmes politiques de tous bords, un objectif poursuivi de longue date par François Bayrou. «Les responsables politiques doivent montrer qu'ils peuvent se réunir au-delà des frontières classiques. Si chacun défend le oui dans son coin, l'opinion pensera qu'il y a un double langage», dit le président de l'UDF, qui se verrait bien mener campagne aux côtés du PS, de l'UMP ou des Verts.

Cassandre. Voulant convaincre les uns et les autres de participer à des meetings transpartisans, comme lors du référendum sur le traité de Maastricht en 1992, Bayrou joue les Cassandre et appelle les partisans du oui à se rassembler pour conjurer un échec au référendum. Il fait partie des rares élus à trouver «inquiétante» la petite victoire du oui (59 %) au référendum interne du PS. Ainsi Bayrou prévoit-il un «non de gauche très fort», qui viendrait s'ajouter à «un non de droite accentué par l'ouverture des négociations avec la Turquie». Résultat : «Ne laissons pas macérer