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Libération

Delanoë navré d'enrichir Paris avec la pierre

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La cagnotte fiscale issue des ventes de logements privés explose. Et alimente le débat.
publié le 14 décembre 2004 à 3h28

A Paris, les prix de l'immobilier grimpent sans relâche. Et la municipalité s'enrichit... malgré elle. Sur les droits de mutation payés à chaque vente, la Ville a récupéré cette année 650 millions d'euros, soit 230 millions de plus que prévu dans le budget 2004. Une grosse cagnotte budgétaire dont Bertrand Delanoë ne tire aucune fierté, puisque la hausse continue de l'immobilier va précisément à l'encontre de ses objectifs. A savoir, la mixité sociale et la création de logements sociaux dans la capitale.

Lors de l'examen du budget 2005, qui a commencé hier au Conseil de Paris, la politique du logement a été au centre de toutes les critiques, venues notamment des Verts et des communistes. «La tendance à transformer Paris en ville pour classes aisées paraît quasi irréversible. Il est d'ailleurs paradoxal de voir la Ville profiter financièrement de cette flambée spéculative», a lancé Jean Desessard, au nom du groupe écologiste. «C'est un phénomène terrible, a renchéri le communiste Jean Vuillermoz. L'amélioration du cadre de vie n'est pas accessible aux plus modestes. La spéculation va changer la sociologie même de la capitale.» Si le phénomène n'est pas nouveau, il a pris une telle ampleur que la majorité de Bertrand Delanoë ne sait plus comment y remédier. Le leader de l'opposition municipale, Claude Goasguen (UMP), n'a pas manqué de le souligner au maire de Paris : «Vous êtes riches comme Crésus !» Avant de suggérer, habilement : «Il faut relancer la construction de logements