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Libération

Sarkozy veut convertir les juifs à sa religion élyséenne

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En cajolant la communauté, le président de l'UMP veut se démarquer de la politique proarabe de Chirac.
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publié le 14 décembre 2004 à 3h28

Cette sortie-là était parfaitement préméditée. Le 28 avril, à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Economie, de retour d'un séjour aux Etats-Unis où il a été reçu en grande pompe par le très influent American Jewish Committee (AJC), accuse le gouvernement Jospin d'avoir donné de la France l'image d'un «pays antisémite». Sa phrase déclenche une vive polémique avec la gauche. Toutes les associations de lutte contre le racisme et l'antisémitisme y vont de leur commentaire. Le lendemain, Jacques Chirac fait la leçon à son ministre : «L'antisémitisme est un sujet trop grave pour entretenir la polémique.» Mais Nicolas Sarkozy n'en démord pas : «Mes déclarations étaient pensées, équilibrées et justes. Ce que j'ai dit était à la fois raisonnable et responsable», dira-t-il après coup. Certain d'avoir touché sa cible et définitivement «structuré» l'électorat juif, comme il le confie alors. En avait-il tant besoin ?

Goy hyperactif. Depuis le début de sa carrière, l'ancien maire de Neuilly «travaille» avec un soin tout particulier ses relations avec la communauté juive. Il a célébré des dizaines de mariages civils de couples juifs et n'a jamais raté une fête de la synagogue de Neuilly, sa ville, qui abrite une importante communauté. Son face-à-face télévisé avec l'intellectuel musulman Tariq Ramadan a conforté son statut de «star chez les juifs», comme dit Patrick Gaubert, président de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) et député européen UMP. Qui ajo