Il y a quelque temps encore, Jacques Chirac l'appelait «la petite Michèle», à la façon d'un père qui ne voit pas grandir ses enfants. Et voilà que l'entourage du chef de l'Etat se met à la citer, parmi d'autres, comme un successeur possible de Jean-Pierre Raffarin. En peu de mois, Michèle Alliot-Marie a su faire de ses raideurs un gage de sérieux. Alors que Dominique de Villepin, le dauphin préféré de l'Elysée, peine à s'affirmer comme une évidence, le nom de la ministre de la Défense s'est crédibilisé. «C'est pas le top niveau, mais on a bien Raffarin...», note un ministre.
«Atouts». MAM a comme atout d'être la plus connue des femmes d'une droite qui en compte peu. En la nommant, le Président vieillissant pourrait être tenté de jouer la nouveauté. «Michèle a de nombreux atouts», se réjouit un de ses proches. Ancienne patronne du RPR, elle se croit très appréciée des militants UMP, avec lesquels elle a toujours pris soin de garder contact en s'invitant à des réunions de fédération dès que l'occasion s'en présente. Face au libéral Sarkozy, elle se pose en garante du «gaullisme à la papa». A la différence de Villepin, elle a une vraie carrière d'élue locale dans les Pyrénées-Atlantiques, où elle a été élue députée en 1986, avant de devenir maire de Saint-Jean-de-Luz en 1995.
A 58 ans, Alliot-Marie a aussi eu plusieurs expériences gouvernementales, au ministère de la Jeunesse et des Sports d'abord, à la Défense aujourd'hui. A ce poste, elle a su s'attirer l'estime de ses collègue