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Libération

Un style militaire sans se forcer

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Son énergie la sert dans les casernes. Même si sa raideur a fait grogner.
publié le 15 décembre 2004 à 3h29

MAM avec les généraux, c'est : «Je décide, ils exécutent.» Depuis plus de trente mois, Michèle Alliot-Marie profite à plein de l'adage appliqué par Jacques Chirac à Nicolas Sarkozy le 14 juillet. La Défense est un ministère confortable : les militaires sont en principe gens disciplinés. Même «s'ils grognent, ils finissent par obéir», confiait-elle récemment. Car ils grognent et parfois même contre leur ministre.

En octobre, le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Bernard Thorette, s'en est ainsi pris publiquement au budget qui venait d'être présenté par sa ministre. «Le niveau retenu pour la masse salariale risque d'engendrer une baisse très importante des effectifs», dénonçait-il, avançant 10 000 postes en moins. «Ces chiffres sont faux !», répliquait Michèle Alliot-Marie, alors que son entourage n'avait pas de mots assez durs contre l'état-major de l'armée de terre.

Si la réaction a été aussi vive, c'est que, dans cette affaire, MAM jouait quelque chose d'essentiel : son image politique. A coups de visites médiatisées aux régiments et de querelles récurrentes avec le ministère des Finances, l'ancienne présidente du RPR s'efforce d'apparaître comme «la ministre qui se bat avec succès pour ses troupes». Le fait d'être une femme l'a plutôt servie dans un milieu qui, d'ailleurs, se féminise de plus en plus. Surtout, Michèle Alliot-Marie est parvenue à maintenir son budget à un bon niveau, en s'appuyant sur les promesses présidentielles.

Les militaires lui en savent g