La loi de finances 2005 n'est pas encore adoptée par le Parlement que le gouvernement prépare déjà les mises en réserve de crédits. Hier, Jean-François Copé a annoncé son intention de mettre de côté 4 milliards de dépenses, dès le début de l'année. «S'il vous plaît, ne dites surtout pas qu'il s'agit de coupe, c'est de la précaution», lance le nouveau ministre délégué au Budget. Il s'agirait donc de réalisme. D'une part, le gouvernement hérite d'un dépassement de 1,8 milliard d'euros au titre de l'exercice budgétaire 2004. Comme quoi, le blocage de la dépense publique n'est pas si ferme. Ensuite, les nuages s'amoncellent sur la croissance de la France : l'Insee ne confirme pas la prévision du gouvernement d'une croissance de +2,5 %, loin de là. Les recettes fiscales pourraient ne pas être au rendez-vous. Même si Jean-François Copé assure qu'il reste calme devant les yo-yo des prévisions, il concède que «la croissance, il va falloir aller la chercher dixième par dixième». Pour les fonctionnaires, la conséquence de cette gestion rigoureuse est que s'il y a hausse des rémunérations, elle sera compensée sur les «lignes budgétaires souples» des mêmes rémunérations. «On fait toujours cela», glisse un proche du ministre.
Mais Bercy a déjà la tête dans la préparation du budget 2006. Le ministre du Budget reconnaît que l'exercice n'est pas gagné. Pas de soulte à espérer pour maintenir les déficits publics sous les 3 % du PIB. «Il y aura de gros efforts à faire», reconnaît-il. Et d'ajou