Trois ans après s'être fait souffler la présidence par Alain Juppé alors que la gauche était majoritaire dans l'assemblée, Alain Rousset (PS) a enfin été élu, vendredi, à la tête de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB). Cette fois, la droite bordelaise n'a pas cherché à débaucher des élus de gauche, comme en 2001. Il est vrai que l'opération s'annonçait plus difficile, la gauche ayant renforcé sa majorité (62 élus contre 58) depuis, à la faveur d'une élection municipale partielle à Gradignan.
Après avoir négocié un «accord de fin de mandature» avec la gauche plurielle, la droite s'est abstenue de présenter un candidat, et Alain Rousset a bénéficié d'une élection confortable (101 voix sur 120), comme c'était la tradition à la CUB du temps de Jacques Chaban-Delmas. Cet accord transpartisan prévoit notamment «le respect des engagements pris dans la ville centre». A savoir, le tramway de Bordeaux et le prolongement de la ligne TGV venant de Paris.
Pas rancunier, le nouveau président a rendu hommage à Juppé, contraint de quitter ses fonctions après sa condamnation à un an d'inéligibilité dans l'affaire des emplois fictifs du RPR. Après avoir transmis avec succès ses mandats de député puis de maire à Hugues Martin (UMP), l'ancien Premier ministre rend donc à la gauche la maîtrise de l'une des plus grosses communautés urbaines du pays (27 communes et près d'un milliard d'euros de budget). «Le fait majoritaire est enfin reconnu. Le départ d'Alain Juppé permet un retour à la normale