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Libération

Le renseignement va retrouver ses deux yeux

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Un nouveau satellite de reconnaissance, Hélios 2A, mis en orbite aujourd'hui par Ariane 5.
publié le 18 décembre 2004 à 3h32

Samedi, à 17 h 26 (heure de Paris), la fusée Ariane 5 doit décoller de Kourou, en Guyane, pour placer en orbite le nouveau satellite de reconnaissance Hélios 2A. Il va rejoindre le «vieil» Hélios 1A, qui «poursuit normalement sa mission» depuis bientôt dix ans, assure le ministère de la Défense. En revanche, Hélios 1B, lancé plus récemment, avait dû être désorbité le 21 octobre à la suite d'une panne de ses batteries.

«Très haute résolution.» Hélios 2A est un satellite plus moderne que la version précédente. Il est conçu pour prendre une centaine d'images chaque jour pendant au moins cinq ans. Ses caméras infrarouges lui permettront de travailler la nuit. Cet engin espion de plus de 4 tonnes, dont les caractéristiques exactes relèvent du secret défense, possède une «très haute résolution». Le magazine spécialisé Air et Cosmos indique qu'elle serait comprise entre «30 et 80 centimètres». A 700 kilomètres d'altitude, il peut donc distinguer des objets d'environ 50 centimètres. «Nous ne lisons pas la Pravda sur la place Rouge, mais ce n'est pas un besoin...», s'amuse Michel Sayegh, directeur du programme à la Délégation générale pour l'armement.

Comme Hélios 1, Hélios 2 est un programme européen. La France y joue toutefois un rôle dominant, avec 95 % du financement... et donc du bénéfice des images qui seront prises. L'Espagne et la Belgique participent chacune à hauteur de 2,5 %. «L'ensemble de ce programme coûte environ deux milliards d'euros», précise Michel Sayegh.

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