Le FN cherche à se blanchir. A peine mis en examen pour avoir participé à la profanation du cimetière juif d'Herrlisheim (Bas-Rhin), le bûcheron alsacien Lionel Lézeau a été suspendu du FN «dans le cadre d'une procédure d'exclusion». «C'est clair que cela ne fait pas joli dans le tableau. Surtout après les propos de Bruno Gollnisch sur les chambres à gaz, confie un élu frontiste. Dans les couloirs des conseils régionaux, nous nous faisons interpeller par les autres élus.» Alors que, depuis la présidentielle de 2002, le parti s'emploie à policer son image, notamment sous la houlette de la benjamine des trois filles du chef, Marine Le Pen, voilà qu'il replonge dans ses vieux démons antisémites. Jean-Marie Le Pen s'est donc vite fendu d'un communiqué pour prétendre que son mouvement «a toujours condamné les profanations». Oubliant au passage qu'à propos de celle du cimetière juif de Carpentras, en mai 1990, le FN s'est surtout appliqué à hurler pendant des années à la «machination». Avant de faire profil bas lors de l'arrestation des auteurs qui étaient bien des sympathisants d'extrême droite, mais non membres du FN.
Lionel Lézeau, lui, est un adhérent «d'inscription récente», a dû reconnaître Le Pen. «S'il s'avérait coupable, l'enquête devrait déterminer s'il s'agit d'un provocateur ou d'un malade mental», a ajouté le patron du FN. Député européen élu dans la région Est, le numéro 2 du parti, Bruno Gollnisch, a embrayé : «Ces actes odieux et imbéciles vont à l'encontre de l'une