Chronique d'un échec annoncé : la négociation salariale dans la fonction publique s'est achevée hier sur un constat de désaccord. Les sept fédérations de fonctionnaires ont unanimement jugé «insuffisantes» les ultimes propositions de Renaud Dutreil. Le ministre de la Fonction publique avait concédé un petit geste après deux heures de discussions, en accordant une hausse de 1 % de la valeur du point indiciaire servant au calcul du salaire de base. Celle-ci se fera en deux étapes : 0,5 % au 1er février et 0,5 % au 1er novembre. En 2003, il n'avait pas été revalorisé, et en 2004, la hausse avait été limitée à 0,5 % au 1er janvier. Mais les syndicats réclamaient bien davantage. En plus de la compensation de l'inflation de 1,7 % attendue l'an prochain, ils voulaient parler du rattrapage de la perte du pouvoir d'achat des dernières années. Ils chiffrent le manque à gagner à 5 % en cinq ans.
«Les syndicats me demandent de rattraper la perte de pouvoir d'achat de trois années du gouvernement Jospin et celle des années 2003 et 2004, soit environ 10 milliards d'euros», feignait hier soir de s'indigner Renaud Dutreil : «C'est irréaliste, hors de portée de n'importe quel gouvernement !» Une partie des syndicats se seraient contentés d'un premier geste sur le rattrapage. Mais la marge de manoeuvre budgétaire du ministre de la Fonction publique était très faible. Il ne se faisait donc aucune illusion sur la possibilité d'obtenir l'accord même d'un ou deux syndicats, et préférait leur repro