La réforme de la taxe professionnelle, voulue par Jacques Chirac, pourrait coûter une fortune au budget de l'Etat. Hier, dans les Echos, Ernest-Antoine Seillière a annoncé la facture : 8 milliards d'euros par an, à mettre au compte des ménages, car le président du Medef veut que la réforme profite au maximum aux entreprises. Il a soigneusement choisi son jour, puisque, dans la soirée, le conseiller d'Etat Olivier Fouquet a remis à Jean-Pierre Raffarin son rapport sur la réforme de la taxe professionnelle (TP), après dix mois de travail. Celui-ci préconise une réforme lente et prudente : un changement de base d'imposition, étalé sur dix ans, qui exonérerait les investissements et s'appuierait sur la base locative, d'une part, et surtout sur la valeur ajoutée (ce que l'entreprise gagne, une fois payés tous ses achats et salaires). Pour alléger la TP, la part régionale (1,9 milliard d'euros) serait compensée par l'Etat.
Mais, pour le Medef, la réforme préconisée est inacceptable : elle reviendrait à faire basculer le poids de l'impôt des industries, qui en supportent actuellement 50 %, sur les services, les banques et l'assurance. Au sein de la centrale patronale, c'est depuis plusieurs mois la foire d'empoigne entre les différentes branches. Toutes ont fait des pieds et des mains pour être représentées au sein de la commission Fouquet. L'industrie, choyée par Jacques Chirac, fixe son objectif : que son impôt baisse de moitié. Mais, pour les services, pas question de payer. Les