Hervé Gaymard et Jean-François Copé, respectivement ministres des Finances et du Budget, ont apporté leur cadeau aux entreprises : la suppression d'un impôt. Rien de moins. Hier, l'Assemblée a définitivement adopté la loi de finances rectificative 2004. Lors de l'examen de ce collectif budgétaire au Sénat, Bercy avait glissé un amendement prévoyant la suppression de l'imposition des plus-values de cession de participation. Jusqu'à présent, le bénéfice réalisé par une société lors de la vente des actions d'une autre société était taxé à 19 % ou 33,33 %. A partir de 2005, l'imposition passera à 15 %, puis 8 % en 2006, pour disparaître en 2007.
Si le coût est faible pour les deux prochaines années, il montera, de l'aveu de Jean-François Copé, à «environ 1 milliard d'euros» dès 2008. Le cadeau est d'autant plus beau que les intérêts des emprunts souscrits pour financer les acquisitions de participation demeureront, eux, déductibles de l'impôt sur les sociétés. Les bénéficiaires de la mesure seront d'une part les grands groupes français, qui, jusqu'alors, nichaient leurs participations dans des coquilles aux Pays-Bas comme EADS , d'autre part, les fonds d'investissements dont le retour sur investissement est à son maximum lors de la revente des actions des entreprises dans lesquelles ils ont investi.
Pour Hervé Gaymard, dont c'est la première mesure fiscale, le but est de rejoindre la fiscalité européenne : «La France est l'un des derniers pays en Europe à taxer fortement» les p