L'Europe encore. L'Europe toujours. A gauche comme à droite, la politique française restera dominée, au moins pendant les six mois à venir, par les affrontements entre partisans et adversaires de la Constitution européenne d'une part, de l'adhésion de la Turquie à l'Union d'autre part. Les deux questions sont au coeur du projet de loi présenté ce matin par le garde des Sceaux, Dominique Perben, à l'occasion du premier Conseil des ministres de l'année 2005 (lire ci-dessous).
Jacques Chirac espère, comme il l'a déclaré lors de ses voeux, que le vote sur la Constitution ne sera «altéré ou détourné par aucune considération». Surtout pas par la question turque. Le succès est loin d'être assuré.
«Oubli révélateur». «Les partisans du non vont s'efforcer de turquiser l'enjeu du référendum», prévoit Jean-Luc Parodi, directeur de recherche à la fondation nationale des sciences politiques, dans le Journal du dimanche. Et, de fait, Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, s'est empressé, après les voeux radiotélévisés de Jacques Chirac, de faire savoir qu'en tant que «chef de file du non au référendum» il se faisait fort de réparer «l'oubli révélateur» du chef de l'Etat qui n'a pas dit un mot de la Turquie.
Sur ce point au moins, le député de Vendée semble en accord avec le très europhile Valéry Giscard d'Estaing, pour qui la position française doit encore «être clarifiée» afin que les Français n'aillent pas croire «qu'en disant oui à la Constitution ils disent oui à l'