«Poursuivre les baisses de l'impôt sur le revenu et des charges.» La phrase du Président lors de ses voeux du 31 décembre a donné le coup d'envoi de 2005 à Bercy. Voici Hervé Gaymard, ministre des Finances, et Jean-François Copé, ministre délégué au Budget, chargés de la promesse majeure du candidat Chirac en 2002 : baisser l'impôt sur le revenu de 30 % en cinq ans, alors que seulement un tiers du chemin a été fait. Le chef de l'Etat referme la parenthèse de 2005 : une pause dans la baisse de la fiscalité destinée à ramener les déficits publics dans la norme européenne (3 % du PIB). L'ordre est donc donné de préparer un budget 2006 en conséquence. Hervé Gaymard, proche de Jacques Chirac, n'est pas surpris. En décembre, le ministre des Finances prédisait une reprise du mouvement devant l'Assemblée nationale.
Mais la reprise de la baisse de l'impôt sur le revenu ne sera pas si facile. Les finances publiques sont toujours aussi contraintes. Sans la soulte d'EDF (7,6 milliards d'euros), les déficits représenteraient 3,4 % du PIB. L'effort sera encore de mise l'an prochain. Dans le programme de stabilité des finances publiques transmis fin décembre à Bruxelles, Bercy prévoit une stabilité des prélèvements obligatoires dans les quatre prochaines années, le temps que le déficit se réduise à 0,9 % du PIB.
La volonté du chef de l'Etat viendrait donc compromettre la promesse faite à Bruxelles de profiter de toute phase de reprise économique pour réduire les déficits et la dette. Chez Ga