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Quand l'Etat se met aussi à la «logique de la performance»

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En 2005, les hauts fonctionnaires devraient devenir des «managers». A chaque ministère, ses objectifs. Certains sont étonnants...
publié le 4 janvier 2005 à 23h23

L'administration aborde, discrètement, sa révolution culturelle. Si la «Lolf», la loi organique de loi de finances, produit les effets escomptés, l'Etat devrait se convertir en 2005 au «management par objectifs», une technique à l'oeuvre depuis des décennies dans le secteur privé. Promulguée en 2001, la Lolf, qui vise à étendre «la logique de la performance» à toute l'administration, entre en vigueur pour la préparation du budget 2006. Elle fait des hauts fonctionnaires des «managers» des politiques de l'Etat, jugés et évalués sur les résultats obtenus.

«Missions et programmes». Sur son site Internet (1), le ministère des Finances invite à «découvrir les stratégies, objectifs et indicateurs des grandes politiques publiques». Tous les objectifs que s'assigne l'Etat y sont théoriquement recensés. Il y en a 660, déclinés en 1 300 «projets annuels de performance» (PAP), regroupés soit par ministères, soit par «missions et programmes». Il a donc fallu que les administrations définissent leurs «objectifs». C'est ainsi que le ministère de l'Education s'est donné comme but, parmi d'autres, l'acquisition des connaissances de base en français et en mathématiques à la fin de l'école primaire. A la Défense, les militaires mesurent l'évolution du nombre d'heures de vols réalisées par les pilotes. Le ministère de la Cohésion sociale vise, lui, une réduction du nombre d'expulsions pour loyers impayés ; la Justice veut, elle, diminuer le délai de traitement des procédures.

«Il ne faudrait pas