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Libération

VGE: son non à la Turquie nuit à son oui à la Constitution

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publié le 5 janvier 2005 à 23h25

Paradoxal VGE. A force d'agiter le chiffon rouge de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, Valéry Giscard d'Estaing ne met-il pas en danger le référendum sur l'adoption de son bébé, la Constitution européenne ?

A deux reprises depuis vendredi, et au risque d'agacer ses collègues du Conseil constitutionnel par ses manquements répétés au devoir de réserve, il s'est déchaîné sur ce sujet. Il a ainsi estimé qu'il fallait «clarifier la position française [sur l'entrée de la Turquie] avant le référendum» qui se tiendra avant l'été. «La seule position cohérente, c'est d'être pour la Constitution parce que l'Europe ne peut pas fonctionner [...] dans l'état actuel de ses institutions», a-t-il expliqué, ajoutant que «l'Europe que nous voulons organiser ne peut pas admettre en son sein un Etat non européen».

L'ancien président de la Convention sur l'avenir de l'Europe a également insisté sur le fait que la France, un des pays fondateurs de l'UE, «aura 50 % de moins de droits de vote que le nouvel entrant, c'est-à-dire la Turquie».

Pronostic réservé. Un discours anxiogène qui pourrait bien avoir pour effet de mobiliser les anti-Turcs contre le référendum sur les institutions. D'autant plus qu'il n'est pas le seul à appuyer là où ça fait mal. François Bayrou, son successeur à la tête de l'UDF, et également ardent défenseur de la future Constitution, n'a pas non plus de mots assez durs pour critiquer l'adhésion turque. Un de ses proches, le député européen Jean-Louis Bourlanges a, lu