Chirac et les femmes ? Selon les socialistes, ce serait pratiquement antinomique. Mais pour la droite, peut-être une voie de conquête électorale. En annonçant mardi une loi sur la parité salariale entre les hommes et les femmes qui vise à rattraper en cinq ans le différentiel de rémunérations, le Président pourrait ratisser un terrain labouré par la gauche depuis les années 70. Une sorte d'injure, à en juger les réactions au PS.
«Coup de bluff». Hier, Yvette Roudy, emblématique ministre aux Droits des femmes (1981-1986) de François Mitterrand et auteure d'une première loi sur l'égalité professionnelle, ne décolérait pas de l'intrusion de Chirac sur son territoire : «Les lois existantes suffisent déjà, et c'est nous qui avons constitué l'arsenal juridique en faveur des femmes. Non seulement pour la parité des salaires, mais aussi la parité politique, a-t-elle déclaré. C'est un coup de bluff : pour préparer sa réélection, il donne déjà un coup de barre à gauche.» L'ex-ministre, aujourd'hui membre du bureau politique du PS, se souvient encore du Chirac «Premier ministre, réticent à la loi Veil sur l'IVG en 1975».
Catherine Génisson, députée socialiste, à l'origine de la loi de 2001 sur l'égalité, attaque, elle, sur le fond : «Ma loi est déjà contraignante, assure-t-elle. Il suffit d'une volonté politique pour la faire appliquer. Et la priorité serait de mettre fin au travail à temps partiel subi, qui touche d'abord les femmes.» Elle aussi renifle la manipulation politicienne : «L