Symboliquement, l'annonce est forte. Qu'un président de la République parle du salaire des femmes, entre fiscalité et politique industrielle, lors d'un discours sur les grandes orientations du pays, est assez nouveau. L'égalité hommes-femmes deviendrait-elle un sujet sérieux ? Dans le discours, sans doute, puisque Chirac s'est senti obligé d'en parler. Concrètement, il y a encore beaucoup à faire.
Textes, lois, accords interprofessionnels... Tout, pourtant, existe déjà. Si une entreprise veut réellement gommer la différence de 20 % à 25 % qui subsiste entre salaires masculins et féminins (1), elle peut le faire. Notamment grâce au dernier accord en date, signé le 1er mars 2004 par le Medef et tous les syndicats. En cas d'inégalités, «des actions spécifiques de rattrapage progressif limitées dans le temps peuvent également être engagées», prévoit le texte. Une sorte de discrimination positive, en somme. Assez révolutionnaire pour la France.
Que font les entreprises ? Rien, ou presque. Avant cet accord, elles avaient déjà à leur disposition la loi Génisson qui, depuis 2001, oblige les entreprises à organiser tous les ans des négociations sur l'égalité professionnelle. Combien «oublient» de le faire depuis le début ? 72 %, révèle un sondage publié par la délégation aux droits des femmes du Sénat (2). Combien le font réellement ? Seuls 12 % des DRH disent avoir tenu des négociations tous les ans depuis 2002.
A la décharge des entreprises, le problème ne se résume pas qu'à une quest