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Libération

Raffarin traité en homme de «peu», et des syndicats déçus.

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Le chef de l'Etat a présenté hier ses voeux aux «corps constitués».
publié le 6 janvier 2005 à 23h26

Sa langue a-t-elle fourché, son inconscient a-t-il parlé ? Toujours est-il que Jacques Chirac, hier, a ajouté dans son discours de voeux aux «corps constitués» un petit mot qui change tout. Et fait mal. Lui qui, dans ce marathon, suit habituellement mot à mot le fil de ses discours écrits s'est lancé pour la quatrième fois en trois jours dans un hommage au gouvernement Raffarin dont «l'un des grands mérites» a été d'«avoir remis l'Etat en mouvement». Mais au lieu de prononcer cette phrase écrite dans un texte distribué à la presse, le chef de l'Etat a ajouté le terme «un peu». Le gouvernement aurait donc «remis un peu l'Etat en mouvement».

Déception. Du coup, le compliment n'en est plus un. Et l'effet produit sur l'auditoire sonne comme une déception formulée qui appelle Raffarin et ses ministres à mettre les bouchées doubles. Ce dérapage dans un discours censé dynamiser les ardeurs réformatrices du parterre de hauts fonctionnaires présents hier à l'Elysée était-il vraiment contrôlé ? On peut se poser la question, alors que l'ambiance dans la fonction publique est loin d'être au beau fixe.

L'échec des négociations salariales, le 21 décembre, a en effet sérieusement assombri le climat social dans le secteur public. Six syndicats sur sept (CGT, CFDT, FO, FSU, Unsa et CFTC) appellent les fonctionnaires à une journée d'action le 20 janvier. Un mouvement précédé le 18 janvier par une grève à la Poste et le 19 par des débrayages à la SNCF. Sans moyens budgétaires, le ministre de la