Refermer au plus vite le dossier des 35 heures. Le gouvernement est décidé à aller vite sur ce sujet sensible. D'un côté, la majorité UMP fait pression pour que les annonces faites en décembre par le Premier ministre se concrétisent rapidement. De l'autre, les syndicats doivent se rencontrer mardi au siège de la CFTC pour décider d'une riposte commune ; elle pourrait prendre la forme d'une grande manifestation fin janvier ou début février. Et, entre les deux, le Président joue les arbitres, en rappelant mardi, lors de ses voeux, aux forces vives de la nation (responsables syndicaux, patronaux et associatifs) qu'il fallait mettre en oeuvre «les assouplissements négociés», sans toucher toutefois à l'horaire légal des 35 heures.
Rapidité. Afin de gagner du temps, Raffarin a choisi de ne pas présenter de projet de loi au nom du gouvernement, mais d'utiliser un texte d'origine parlementaire : une proposition de loi déposée le 21 juillet par le député (UMP) des Yvelines, Pierre Morange (Libération du 24 décembre). Rapide, puisqu'elle permet de ne consulter ni les partenaires sociaux ni le Conseil d'Etat, cette procédure parlementaire fera également porter directement à l'UMP la responsabilité de cette remise en cause des 35 heures. Une réforme qui peut certes conforter l'électorat de droite, mais qui risque aussi d'attiser la grogne sociale. Dans un cas comme dans l'autre, l'UMP, et donc son président Nicolas Sarkozy, seront contraints d'assumer une large part de cette décision aux