Menu
Libération
Interview

«La vraie campagne pour le non commence maintenant»

Article réservé aux abonnés
publié le 10 janvier 2005 à 23h31

Jean-Luc Mélenchon, sénateur socialiste de l'Essonne et ancien ministre de Lionel Jospin, n'a pas l'intention de garder son non dans sa poche. Il a voté contre le traité constitutionnel européen lors de la consultation des militants socialistes, le 1er décembre 2004. Bafouant l'appel à la discipline lancé aux socialistes partisans du non par le premier secrétaire du PS, François Hollande, Jean-Luc Mélenchon n'entend pas se faire discret pendant la campagne du référendum promis par Jacques Chirac «avant l'été». Il mènera une vigoureuse campagne en faveur du non. Rencontre.

Vous avez un slogan : «Pour moi, c'est non.» Vous préparez des badges, vous prévoyez d'organiser des meetings... Malgré l'ampleur de la victoire du oui au sein du PS (59 %), vous ne désarmez pas ?

Comment pourrais-je me taire ? Le silence est impossible quand on croit à la justesse d'une cause. Surtout quand elle implique l'avenir de la France et de l'Europe pour cinquante ans, paraît-il ! Je souhaite la victoire du non pour obliger à la renégociation du traité constitutionnel européen. C'est donc un devoir civique d'exprimer son point de vue et d'agir. Le non de gauche, socialiste et européen est décisif. Il peut faire le résultat. Qui peut l'incarner sinon des socialistes ? Faute de parti, je serai donc de parti pris.

Pourquoi ne pas quitter le PS ?

Qui oserait me demander de quitter le PS ? C'est ma vie depuis vingt-sept ans. Les bons et les mauvais jours. Je ne suis pas en rupture. Mais ce n'est pas possibl