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Libération

Europe: Balladur titille Chirac sur son «domaine réservé».

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Il voudrait que le Parlement vote sur chaque acte de l'Union européenne.
publié le 11 janvier 2005 à 23h32

Edouard Balladur contre Jacques Chirac, le remake. Dix ans après sa défaite au premier tour de l'élection présidentielle, l'ancien Premier ministre a trouvé un nouveau moyen de se brouiller avec son ex- «ami de trente ans». Balladur, qui préside la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale, veut en effet que le Parlement puisse «s'exprimer» ­ c'est-à-dire voter ­ sur tous les actes de l'Union européenne. Et notamment sur le dernier d'entre eux : l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Turquie, actée lors du Conseil européen du 17 décembre. Hostile à ce nouvel élargissement, Balladur fait le forcing depuis un mois pour obtenir un vote du Parlement. Mais Jacques Chirac, par la voix de Jean-Pierre Raffarin, lui a opposé un veto très clair. Constitution à la main, le Premier ministre s'est rendu à plusieurs reprises à l'Assemblée nationale pour expliquer aux députés UMP que c'est bien le président de la République ­ et lui seul ­ qui «négocie et ratifie les traités» (article 52 de la Constitution). «En aucun cas, le débat sur la Constitution européenne ne peut être l'occasion de modifier les rôles respectifs du chef de l'Etat et du Parlement, a déclaré Raffarin, hier, lors de ses voeux à la presse. L'équilibre de nos institutions n'est pas amendable.»

Profiter. Soutenu par l'UDF et une large partie des députés UMP hostiles à l'entrée de la Turquie, Balladur entend profiter de la révision constitutionnelle, préalable au référendum sur la Constitution europ