François Hollande doit présenter ce matin ses voeux à la presse. Que pourrait-il bien se souhaiter en 2005 de mieux qu'en 2004 ? Le premier secrétaire du Parti socialiste pourrait peut-être demander à sa bonne étoile de penser d'ores et déjà à 2007 en lui fournissant clés en main un costume de présidentiable. Car, malgré son quasi-sans-faute de l'an passé (cantonales, régionales, européennes, référendum interne au PS sur la Constitution européenne), Hollande sait que sa garde-robe n'en contient pas encore.
«Décalage». «Les succès remportés par le premier secrétaire du PS ne sont pas parvenus à en faire un présidentiable crédible aux yeux de l'opinion», résume François Miquet-Marty, directeur des études politiques de l'institut Louis-Harris. Selon la dernière livraison de l'Observatoire de l'opinion Louis-Harris-Libération-Yahoo-i>Télé (lire aussi en pages Evénement), un quart des interviewés citent son nom comme présidentiable idéal, et 52 % seulement des sympathisants du PS (lire ci-dessous). Devant de tels chiffres, François Hollande hausse les épaules. «Le temps est terminé où on avait besoin d'un homme providentiel. Il faut présenter un contrat au pays, avec une équipe», a souligné le numéro 1 socialiste sur Canal + le 3 janvier. Histoire qu'il n'y ait pas de doute sur le sens de cet autoportrait, Hollande a précisé qu'il lui restait «deux ans et demi pour convaincre. Je prends mon temps».
Cette argumentation sur le changement d'époque politique et le nouveau profil d'un P