Un grand besoin de se rassurer. Jacques Chirac a débuté hier ses auditions des chefs de parti en recevant successivement Nicolas Sarkozy, François Hollande et Jean-Pierre Chevènement, pour convenir avec eux des modalités d'organisation du référendum sur la Constitution européenne. Ses interlocuteurs, qui souhaitaient un financement public de la campagne, en sont pour leurs frais. Le Président est hostile à cette idée et faisait savoir hier qu'aucun référendum sous la Ve République n'en a bénéficié.
A la sortie, Nicolas Sarkozy a préféré garder le silence, réservant ses commentaires pour la conférence de presse qu'il tiendra ce matin. Plus prolixe, François Hollande a indiqué que le chef de l'Etat souhaitait, pour la campagne dans les médias audiovisuels, appliquer les règles qui avaient prévalu lors du référendum sur Maastricht. Pour rassurer son interlocuteur sur l'«instrumentalisation» du scrutin, Jacques Chirac a assuré qu'il n'y aurait pas de «campagne officielle d'information gouvernementale». Et, surtout, qu'il ne tiendrait lui-même pas de meeting. Quant à l'utilisation de la Turquie comme argument repoussoir, notamment par l'UMP, Jacques Chirac a indiqué à son interlocuteur s'en être juste entretenu avec Sarkozy. Ce dernier lui aurait laissé entendre que l'UMP n'organiserait pas de consultation interne sur le sujet.
Le chef de l'Etat a toutes les raisons d'être inquiet de la tournure prise par ce début de campagne. A droite, l'UDF mais aussi l'UMP n'en finissent pas de