Pas si «libre» que ça, Sarkozy. Alors qu'un amendement déposé par son ancien mentor, Balladur, lui offre une occasion en or d'affirmer son autorité sur la majorité face à Chirac, le nouveau président de l'UMP s'est contenté, hier, d'appeler prudemment à «un accord entre l'exécutif et le législatif». Il faut dire que l'affaire est d'importance, touchant directement au «domaine réservé» du chef de l'Etat. L'amendement Balladur, qui a provoqué la colère de Chirac, prévoit en effet que le Parlement puisse se prononcer, à la simple demande de 60 parlementaires, sur «tout document émanant d'une institution de l'Union européenne». Et donc sur l'adhésion de la Turquie à l'UE.
Face aux tirs de barrage des chiraquiens (Libération d'hier), Sarkozy ne semble donc pas vouloir ou pouvoir convaincre la majorité du groupe UMP de se dresser contre la volonté présidentielle. Visiblement embarrassé, il s'est borné à promettre qu'il allait chercher «une voie de consensus», ajoutant d'un air désabusé : «Ce sont les joies d'être président d'un parti politique...»
Mais le camp d'en face ne semble pas prêt au moindre compromis. Hier, lors de son audition devant la commission des lois de l'Assemblée nationale, le ministre de la Justice, Dominique Perben, a condamné l'amendement Balladur, qui «conduirait à donner au Parlement des compétences dans la conduite des relations internationales, contrairement à nos traditions institutionnelles». Interrogé hier lors des voeux de l'UMP Paris, Balladur a fei