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La Chiraquie veut protéger son chef quand il quittera l'Elysée

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L'idée: faire d'un ex-chef de l'Etat un sénateur à vie. Presque intouchable.
publié le 14 janvier 2005 à 23h36

C'est une histoire d'ex et de futur ex. Ou comment, en faisant mine de tancer Giscard, les amis de Chirac cherchent à sauver la peau du chef de l'Etat. Depuis quelque temps déjà, ses conseillers préparent l'après-2007. Nul ne sait si l'actuel président de la République sera candidat à sa propre succession. Au cas où il ne le serait pas, il faut lui préparer une porte de sortie. Judiciaire, s'entend. Cité dans plusieurs instructions en cours (emplois fictifs de la Ville de Paris, financement du RPR, fraude électorale, etc.), Chirac, s'il ne bénéficie plus de son statut pénal de chef de l'Etat (lire ci-contre), encourt des mises en examen.

Pour l'en prémunir, les esprits les plus fins de la Chiraquie s'y sont mis cet automne. Et ils viennent de trouver un moyen de le protéger. Cela prendra l'aspect d'une proposition de loi constitutionnelle «relative au statut des anciens présidents de la République». Elle est rédigée par le sénateur (UMP) de Seine-Maritime, Patrice Gélard, un chiraquien notoire. Et vise à faire des anciens présidents de la République des membres de droit du Sénat. Donc des parlementaires à vie, bénéficiant ainsi d'une immunité parlementaire.

A l'italienne. C'est là qu'intervient Valéry Giscard d'Estaing, prétexte de cette proposition de loi. Membre de droit du Conseil constitutionnel, il est soumis à un devoir de réserve, à une confidentialité totale et même à une solidarité institutionnelle. Sauf à prendre le risque de se voir réprimander par le président de l