Il y a les voeux pieux et les voeux coûteux. Ceux du président de la République entrent dans la seconde catégorie. En quinze jours, Jacques Chirac a promis pas moins de 15 milliards d'euros de baisses d'impôt et de charges d'ici à 2007. La réduction de l'impôt sur le revenu de 20 % supplémentaires, «objectif réalisable» selon le ministre des Finances Hervé Gaymard, représente un manque à gagner d'environ 13 milliards d'euros. La disparition de toute cotisation de Sécurité sociale sur les salaires au niveau du Smic, s'élève, elle, à 2 milliards.
Mais il faut aussi prendre en compte les annonces des voeux... 2004. L'exonération de la taxe professionnelle pour les nouveaux investissements, qui sera effective en 2006, devrait coûter 1,5 milliard d'euros à l'Etat. De même, la baisse de la TVA dans la restauration demeure un engagement du gouvernement pour 2006. Si l'Union européenne y consent, ce qui est tout à fait plausible, la facture sera de 2 milliards. Reste enfin la baisse supplémentaire de 1 % de l'impôt sur les sociétés, soit 450 millions d'euros.
Engagements européens. Résultat : il faudra trouver, sur les budgets 2006 et 2007, d'une manière ou d'une autre, au moins 19 milliards d'euros pour satisfaire la fringale chiraquienne d'annonces hivernales, dont environ 8 milliards environ dès l'an prochain. Par comparaison, la réduction du déficit de l'Etat en 2004 n'a été, grâce à de bonnes rentrées fiscales, que de 5 milliards d'euros. Il faudra aussi concilier les largesses p