Jacques Chirac descend dans l'arène et Nicolas Sarkozy s'apprête à calmer le jeu sur la Turquie. Hier matin, le chef de l'Etat a joué les invités surprise lors du traditionnel pot de début d'année des députés UMP au Cercle interallié, à Paris. Alors que les parlementaires de la majorité sont sous la pression du patron de l'UMP, le président de la République est venu à la fois leur rappeler qui était leur vrai patron et quels étaient leurs devoirs à son égard et celui du gouvernement. Parallèlement à cette offensive de l'Elysée, plusieurs hauts dirigeants du parti confiaient hier que Sarkozy était sur le point de céder à une revendication des chiraquiens à propos du vote des cadres UMP sur l'Europe, le 6 mars.
«Apaiser». Lors de sa conférence de presse de rentrée, le président de l'UMP avait annoncé que trois questions distinctes seraient soumises aux membres du conseil national, dont l'une, sur la Turquie, irritait au plus au point l'Elysée. Finalement, il ne devrait plus y avoir qu'«un seul texte généraliste» mêlant l'Europe, la Constitution et les relations de la Turquie avec l'UE. Ce qui évitera un désaveu frontal de Chirac sur la question turque et permettra de noyer ce différend entre le parti et le chef de l'Etat dans un oui réaffirmé à la Constitution. «Ce n'est pas un changement de ligne, mais cela va apaiser la forme», admettait hier un lieutenant de Sarkozy, tandis qu'un fidèle de Chirac savourait, lui, «un recul de Nicolas Sarkozy».
Bien décidé à montrer qu'il peut