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Libération

Bayrou se met à la «fracture sociale»

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Le patron centriste veut conquérir l'électorat de droite par la gauche.
publié le 21 janvier 2005 à 23h52

En route pour l'Elysée. Seul candidat à sa succession, François Bayrou devrait être largement réélu président de l'UDF à l'occasion du congrès de la formation centriste qui s'ouvre aujourd'hui à la Mutualité, à Paris. Un congrès qui doit avant tout servir à mettre le leader centriste en orbite pour 2007. Plutôt que de se contenter de critiquer le gouvernement, Bayrou va devoir poser les bases d'un programme présidentiel en bonne et due forme. En reprenant le thème de la «fracture sociale» cher à Jacques Chirac, il compte renvoyer le chef de l'Etat à ses promesses passées, tout en opérant un virage «à gauche» face à une UMP plus droitière.

«Pas d'espoir». Pour contrer Nicolas Sarkozy, le chouchou des sondages, Bayrou ambitionne donc de prendre l'électorat de droite... par la gauche. Le congrès de l'UDF sera largement consacré à cette «nouvelle fracture sociale» qui s'est étendue depuis dix ans, selon Bayrou, aux bas salaires et aux classes moyennes. «Avec un salaire moyen, surtout si c'est le seul salaire à la maison, on ne s'en sort plus et il n'y a pas d'espoir pour en sortir, car le blocage des salaires est une réalité», a-t-il déclaré mercredi sur France Inter. Nouveauté, le Béarnais devrait faire des propositions «extrêmement précises» en définissant, dimanche, une «nouvelle politique salariale» en faveur des classes moyennes.

Autant dire que, malgré les critiques formulées jusque dans son propre camp (lire ci-contre), Bayrou n'est pas près de rentrer dans le rang majorita