Gilles de Robien conteste la stratégie d'autonomie de François Bayrou. Alors que le congrès de l'UDF s'ouvre aujourd'hui à Paris, le ministre des Transports, seul représentant de l'UDF dans l'équipe Raffarin, estime que son parti «devrait être moins critique vis-à-vis du gouvernement».
Comment jugez-vous les critiques de plus en plus sévères de Bayrou contre le gouvernement auquel vous appartenez ?
Sans vouloir porter atteinte à la liberté de parole de François Bayrou, ni à ses légitimes ambitions présidentielles, il y a des lignes jaunes à ne pas franchir quand on est dans la majorité. L'anathème ne doit pas devenir une pratique régulière. C'est vrai que j'ai été choqué que François Bayrou parle de «mensonges», notamment au sujet de la reprise des baisses d'impôts en 2006. J'ai dit qu'il ne fallait pas entrer dans le jeu des attaques personnelles contre le chef de l'Etat. Il m'a certifié que ce n'était pas le cas. Dont acte. Je dis clairement que l'UDF est dans la majorité et qu'elle a vocation à gouverner.
Cela signifie-t-il que vous prônez toujours l'entrée de nouveaux ministres UDF au sein du gouvernement, alors que François Bayrou s'y est constamment opposé ?
L'ambition du politique, c'est de servir les Français dans l'action concrète. C'est ce que je fais depuis deux ans et demi, et j'espère que mon bilan est positif, notamment sur la sécurité routière. Loin d'affaiblir la liberté d'expression de l'UDF, l'action d'un ministre UDF au sein du gouvernement est aussi un gage d