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Libération

Bayrou, un chef bousculé

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Traité européen, adhésion à la Turquie... Dissonances au congrès de l'UDF.
publié le 22 janvier 2005 à 23h55

François Bayrou découvre le droit des minorités. Vendredi, juste avant l'ouverture du congrès de l'UDF à Paris, il a reconnu pour la première fois que son «oui à la Constitution européenne, non à la Turquie» ne faisait pas l'unanimité au sein du parti. Loin de là. Selon lui, «une forte minorité» d'élus UDF se dit favorable à l'adhésion de la Turquie. Une frange qu'il évalue à 20 % et qui, pour l'instant, n'a pas eu droit de cité dans la formation centriste.

Visiblement décidé à jouer la transparence, le président du parti a aussi admis qu'un autre front s'était ouvert à l'UDF, réunissant ceux qui s'apprêtent à voter non à la Constitution européenne... par opposition à la Turquie ! C'est pourquoi Bayrou refuse de prendre à la légère l'initiative du député Jean-Christophe Lagarde qui a dévoilé, juste avant le congrès, son intention de voter non au référendum. Confirmant le décrochage de l'électorat centriste dans les enquêtes d'opinion, il estime cependant que les partisans du non représentent «moins de 10 %» au sein du parti.

Séparatisme. Quant aux attaques formulées vendredi dans Libération par le seul ministre UDF, Gilles de Robien, qui conteste la stratégie séparatiste de son président, Bayrou a décidé d'en faire un non-événement. «Nous continuerons à parler, y compris au président de la République. Parce qu'il n'y a pas, en France, de crime de lèse-majesté !», a-t-il lancé vendredi à la tribune du congrès, sous les applaudissements de ses militants. «La politique a besoin d