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Libération

Le réveil de la mobilisation sociale fait frémir le pouvoir

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publié le 22 janvier 2005 à 23h55

La forte mobilisation des fonctionnaires jeudi, précédée par celle des cheminots mercredi, a semé le doute dans les allées du pouvoir. Vendredi, Bernard Thibault (CGT) a demandé «la réouverture des négociations salariales». Force ouvrière en a rajouté en dénonçant «le ministre de la Fonction publique qui reste droit dans ses bottes et méprise, ce faisant, les fonctionnaires», alors que «tout le monde sait qu'un gouvernement peut toujours, s'il le souhaite, dégager des marges de manoeuvre budgétaires».

Messages. Officiellement, on ne bouge pas côté gouvernemental. Mais à Matignon, les messages se multiplient. On explique que «le Premier ministre n'est pas autiste», qu'il «écoute les expressions du mouvement social», tout en restant «le garant de l'intérêt général». On cherche à temporiser, en attendant la journée d'action du 5 février contre la réforme des 35 heures et pour la défense du pouvoir d'achat dans le public et le privé, à l'appel de la CGT, la CFDT, FO, la CFTC, l'Unsa, la FSU et Solidaires.

Avec au total 250 000 à 300 000 manifestants jeudi sur le pavé, et des grèves particulièrement bien suivies chez les enseignants et aux impôts, le mouvement social se réveille. Depuis la grande mobilisation contre la réforme des retraites et la décentralisation, devant laquelle le gouvernement n'avait pas cédé, il était au plus bas. Les retenues sur salaires de septembre 2003, venant après les désillusions de juillet, ont achevé d'assommer ceux qui s'étaient engagés à fond dans l