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Libération

«Ce souvenir fait partie de notre identité nationale», estime Schröder à Berlin.

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Le chancelier a évoqué la «responsabilité particulière» des Allemands.
publié le 26 janvier 2005 à 0h06

Berlin, de notre correspondante.

Une atmosphère de profond recueillement a régné hier pendant une heure et demie au Deutsches Theater, le théâtre berlinois du grand dramaturge juif allemand Max Reinhardt, contraint en 1933 à l'exil forcé pour les Etats-Unis. Plusieurs survivants des camps, le président du Congrès juif mondial, Israël Singer, la plupart des membres du gouvernement allemand... tous ont retenu leur souffle au moment où Gerhard Schröder est monté sur scène.

«Très clair». Il a appelé «tous les démocrates à lutter avec détermination contre les répugnantes incitations à la haine des néonazis et leurs tentatives toujours renouvelées de minimiser les crimes des nazis». Le chancelier a tenu à assurer la communauté juive, devenue la troisième d'Europe (230 000 membres), que l'Etat allemand utiliserait toutes les armes en son pouvoir pour la protéger. «On ne peut nier la persistance de l'antisémitisme», a reconnu hier Gerhard Schröder, la voix sombre. «Le combat contre les néonazis et les vieux nazis passe par le débat politique», a-t-il ajouté, en réponse à ceux qui demandent l'interdiction du NPD (parti néonazi qui a obtenu le 19 septembre douze sièges au Parlement de Saxe). Une demande rejetée l'année dernière par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe.

Mais, pour Schröder, le combat contre l'antisémitisme passe aussi par la reconnaissance du passé nazi et de la place que les Allemands doivent lui accorder dans leur histoire.

«Contrairement à Helmut Kohl, Gerhard Schröde